Situation 15 : Une mauvaise surprise

Situation 15 : Mauvaise surprise

Ce matin, vous vous reveillez... Comme tous les matins à ceci près que vous avez la mauvaise surprise de découvrir un papier au pied de votre lit :

Salut XXX
Je suis désolé de te l'emprunter mais j'en ai absolument besoin
Je te promet de te le rendre le plus tôt possible
Un proche

La recherche de l'identité de l'objet emprunté ne dure vraiment pas longtemps : vous constatez avec horreur que ce à quoi vous teniez le plus (baguette magique/coffre au trésor pas encore ouvert/hache/bouteille de vin/livre/...) a été dérobé (malgré tout vos systèmes de sécurité s'il y en a).
Le pire, c'est que vous en avez absolument besoin pour le soir même.
Vous entrez dans une colère dont dire qu'elle est noire serait l'atténuer, et vous vous promettez de retrouver l'objet et le voleur, puis de lui faire payer chèrement...

Lu et aprouvé.

Idem ! ^^

De même!

Je marche

J'aime bien l'idée.

Le calme régnait dans une grande salle perdue en plein milieu d'une ville paumée au fin fond de nulle part.
Un groupe de personnages, tout de blanc vêtus, lisaient tranquillement de vieux bouquins surement intéressants.
Deux étaient debout et contemplaient une étrange sculpture. De l'art ou du lard peu importe.
Le silence régnait.
Et la porte explosa, explosée par une personne toute de blanc vêtue et qui malheureusement avait servie de bélier humain.

Grobar déboula comme une furie dans la pièce et envoya valser l'homme en blanc le plus proche qui s'écrasa contre un mur. Ni une ni deux, il fut entouré par le reste des personnes et mal leur en pris car ils reçurent chacun un ajout des plus désagréables à leurs bijoux de famille.
Sans aucun ménagement, il les tabassa jusqu'à ce qu'un des hommes, qui était resté dans le fond de la pièce, s'interposa entre lui et sa pauvre victime.
Grobar distribua des coups particulièrement violents mais son adversaire les esquiva avec une rapidité presque surnaturelle.
Il dut décider qu'il fallait en finir car il fît un pas rapide sur le côté et décocha un coup violent dans les côtes flottantes de Grobar qui se plia en deux, la respiration coupée. S'en suivit un coup de genou dans le visage, un coup de pied derrière le genoux qui le mis à terre.
Son adversaire l'acheva en lui décrochant un coup violent dans la tête ce qui le fît voler à travers la pièce.

Du sang de part tout, la plupart des côtes brisées, la vue trouble et puis plus rien.
Sa dernière pensée fût : Mais bon sang ! C'est quoi l'arnaque ?!


Une voix étrangement lointaine parlait :
- Eh bien ! Tu te réveilles enfin !
Grobar ouvrit... tenta d'ouvrir les yeux mais ne réussi qu'à les entre ouvrir.
Difficilement il articula :
- Je suis où là ? Et qu'est ce qu'il s'est passé ?
La voix se rapprocha en même temps que Grobar reprenait connaissance :
- T'es vraiment un idiot de première toi !
- Hein ?
Grobar se releva tant bien que mal, la personne à côté de lui l'aida.
Il continua :
- Darle ? C'est toi ? Mais qu'est ce...
- T'es un idiot mon cher, débarquer dans une salle de réunion de l'ordre du Soleil Blanc et massacrer tout ses occupants ! Tu t'attendais à quoi ? Les moines ne sont pas des tendres contrairement aux apparences !
- Des moi... mais... ta lettre ? Tu disais que t'en avait besoin à la salle du Soleil Blanc !
- Oui la salle du soleil blanc, la même où se déroulent les ventes aux enchères ! Pas une salle de réunion de l'ordre du même nom !
- Grumph...
- Euh attend ? T'as massacré tout le monde alors que tu pensais me trouver ?
- Mon marteau ? Il est où ?
- Euh... attend Grobar... on se calme !
Grobar regarda furieusement son camarade et prit d'une rage soudaine bondit sur Darle qui n'eut pas le temps d'esquiver.
Il le tabassa et apprît au bout de quelques secondes où se trouvait son marteau.

Il se dirigea vers l'armoire au fond de la pièce, récupéra son marteau et s'effondra par terre, épuisé.
Grobar s'endormit, lové contre son marteau tel un enfant avec sa peluche favorite.


Quelque part, au fin fond d'une ruelle perdue au milieu d'une ville paumée..., une personne attendait patiemment un nain qui était sensé venir la retrouver pour effectuer une mission importante mais ça, c'est une autre histoire.

XD, j'aime beaucoup la fin !

Mais ça, c'est une autre histoire ! ^^

...qui sera contée une autre fois...

Pas mal, c'est plaisant à lire ^^

Merci ^^

Fallait bien que mon nain en prenne un peu dans la tronche et puis c'est vraiment ce que l'on appelle une mauvaise surprise ^^"

. Brunhild passa une nuit qui lui semblait plus fraîche que d’habitude. Ce qui ne l’empêcha en rien de rêver corps et âme comme ce fut toujours le cas, blottie contre ses innombrables peluches. Il paraissait toutefois manquer quelque chose dans son lit, mais peut-être était-ce simplement cette nouvelle fraîcheur qui lui faisait cet effet.
« Il faudra que je pense à mettre une couverture pour la nuit prochaine » pensa-t-elle tout haut.
« Bien, une bonne douche chaude pour se réchauffer un petit peu, un bon p’tit déj et c’est parti pour la balade journalière. Inuki ! Aujourd’hui on ira faire un tour dans la forêt voir si les arbres ont besoin d’un coup de main contre les bûcherons ! Toute on n’a pas de missions en ce moment alors autant voir d’aider nos semblables. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Brunhild passa de très longues minutes dans la salle de bain à laisser couler l’eau chaude sur son dos. C’est d’ailleurs le meilleur moyen pour désirer retourner dans son lit, il n’y a presque rien de mieux pour se détendre ! Mais n’ayant de toute façon jamais connu les massages, pour elle il n’y avait rien de mieux : elle pouvait difficilement compter sur Inuki pour la masser ! Rares sont les hommes, autant humains qu’elfes, a masser correctement, alors je vous laisse imaginer un loup !

Notre demie-elfe enfin sortie de la salle de bain, elle commence à préparer son petit déjeuner. En mettant son bol de pierre sur la table, elle remarqua une lettre placée sous son bougeoir d’Ange Déchu :

. Salut Brunhild.

. Je suis désolé de te l'emprunter mais j'en ai absolument besoin.
. Je te promets de te le rendre le plus tôt possible.
. Un proche.

Un proche ? Quel proche ? Brunhild était depuis longtemps solitaire, uniquement accompagnée de son familier. Il y avait bien ses amis aventuriers qu’elle revoyait régulièrement à la taverne, mais aucun d’eux n’aurait agit comme cela. Ils l’auraient tous autant qu’ils sont réveillée, avec plus ou moins de ménagement. Elle se souvient encore de la belle baffe de Sten qui voulait juste lui tapoter la joue mais dont la maladresse l’avait fait frapper plus fort sans le vouloir, et à contrario de Pampa qui lui effleurait toujours doucement la tête. Alors de qui s’agissait-il ? Très bonne question !
Bon, qu’à cela ne tienne, trouver l’objet manquant pourra très certainement l’aider à trouver l’identité de l’emprunteur.
« Procédons de manière logique… les photos sont là, la carte postale aussi, ce n’est donc pas de mes souvenirs qu’on a besoin. Aucun meuble ne manque, aucune clé… et puis « LE rendre » donc un objet au masculin… Raaaah ! Inuki ! Tu veux pas m’aider s’il te plaît ? » En disant tout cela elle déambulait dans l’appartement en balayant du regard tout ce qui pouvait l’être, fouillant tous les meubles et tiroirs qui lui passaient sous la main.
« Inuki ! Oh, tu réponds ? Aide-moi à trouver ce qu’il manque, je n’aime pas beaucoup cette histoire ! INUKI ! » puis, plus bas : « Mais où est-ce qu’il est ? »

. Et là, c’est le drame. Un hurlement suraigu empli de rage traversa le bâtiment entier et les rues avoisinantes. Inuki n’acceptait jamais de suivre quiconque autre que sa maîtresse. Il n’y a qu’une seule autre personne qu’il aurait suivie mais c’était impossible, cette personne était déjà en mission et l’aurait prévenue de vive voix, car de toute manière Inuki ne l’aurait pas suivie sans l’accord de Brunhild, sauf si cette dernière était en danger. Ce qui n’était pas le cas. Le coupable devait être un personnage vil et très organisé pour avoir voulu voler Inuki et réussir à déjouer les crocs et griffes de son loup.
Elle prit ses armes, toutes ses armes, et couru vers la forêt. Mais pour pouvoir entendre la voix des arbres, elle devait se calmer, laisser sa haine s’évanouir. Alors pour se calmer elle couru longtemps, s’écorchant de-ci-de-là en oscillant entre les arbres. Elle couru jusqu’à en épuiser tous les muscles de son corps, jusqu’à en épuiser ses poumons. Elle couru jusqu’à en tomber.
A son réveil, elle se retrouva adossée à un platane vieux d’un demi-millénaire, délicatement enlacée de ses robustes racines. Brunhild s’assit et ferma les yeux en laissant les larmes couler sur ses joues, lui permettant ainsi de se libérer totalement de sa nervosité et de la douleur que provoquait l’enlèvement de son familier. Elle put alors entendre l’arbre majestueux fredonner une douce mélodie.

Brunhild laissa son côté elfe prendre entièrement le dessus. Elle se releva et posa doucement ses mains sur le tronc de l’arbre solennel, les paupières toujours closes. Elle se laissa emplir de la sensation de la sève circulant au plus profond de son semblable et abandonna ses questions à ce dernier. La chanson se modifia et s’amplifia : il appelait ses congénères. D’autres complaintes s’ajoutèrent, provenant des autres arbres de la forêt, et il se nourrissait de leurs réponses. Une mélodie surplomba toutes les autres :
. « Dies Irae AmaDeus »
Plus mystérieux, elle ne trouvait pas !
. Elle entreprit de monter en haut d’un arbre proche, évitant ainsi d’entacher la noblesse du platane. De là elle observa l’horizon, à la recherche d’un signe, comme une bourrasque de vent stagnante désignant le lieu où se trouvait Inuki ou tout autre indice. Elle n’apercevait que de douces brises parsemées. C’était étrange, comme si son loup n’était pas en danger, ni même un minimum énervé.
Elle descendit de l’arbre et décida de se fier à son instinct pour retrouver son précieux animal.

. La jeune demie-elfe embrassa le platane pour le remercier de son aide et se dirigea vers la ville en réfléchissant à l’énigmatique mélodie des arbres. Elle parcourut les rues les yeux dans le vague, guidée par on ne sait quel attrait. Son exploration l’amena jusqu’à la sortie de la ville. Elle traversa plusieurs champs pour arriver dans une sorte de mini-bois, au milieu-même de l’un des champs. Elle y découvrit une cabane qui ressemblait à celles qu’utilisent les observateurs d’oiseaux. Préférant éviter tout danger, elle se cacha parmi les arbres et observa minutieusement la cabane et ses alentours, cherchant à voir ou entendre le moindre mouvement. Il semblait y avoir de la vie à l’intérieur, et elle ne ressentait pas d’aura menaçante. Il était pourtant étonnant que ces recherches l’amènent dans un tel endroit. Elle s’approcha discrètement, méfiante, prête à attaquer.

La porte s’ouvrit. Brunhild se cacha avec prestesse derrière un arbre au pied duquel poussaient de larges buissons. Un personnage assez grand, vêtu d’un long manteau sombre dessinant majestueusement sa silhouette, parut sur le pas de la porte. Il sortit, un seau vide à la main, et passa derrière la cabane. Un chat s’assit tranquillement au-devant de la construction de bois. Il ne semblait pas sentir la présence de l’intruse et attendait patiemment que le personnage revienne, le seau remplit d’eau fraîche.

. Une fois qu’ils furent rentrés, Brunhild contourna la cabane pour découvrir un puits et un amoncellement de bûches de bois taillées de façon à pouvoir être enfournées dans un poêle à bois. Tout semblait prévu pour passer de longues heures, peut-être même plusieurs jours, enfermé dans cette cabane. Elle entendait une voix à l’intérieur, une voix d’homme. Il parlait bas, mais s’adressait pourtant bien à quelqu’un d’autre. Ce pouvait être à son chat, mais aussi à une autre personne, elle ne pouvait être sûre de rien. Soudain elle entendit un aboiement, puis « Brave bête ! ». L’homme semblait enjoué, l’aboiement aussi. Pourtant il lui avait semblé reconnaître la voix d’Inuki. Elle savait qu’elle pouvait le reconnaître entre mille ! Mais quelque chose n’allait pas…
« Si c’est bien Inuki, pensa-t-elle, comment se fait-il qu’il ne soit pas sur ses gardes, qu’il ne m’appelle pas ? Comment se fait-il qu’il soit si cordial avec cet inconnu ? »
Elle décida d’en avoir le cœur net. Elle retourna vers l’avant de la construction, dégaina son épée et se teint prête à l’abattre sur l’homme au moindre geste suspect. Elle ouvrit la porte, sans toquer, mais avec nulle brusquerie.

. Elle découvrit Inuki allongé sur un tapis de paille, aux pieds de l’homme lui-même assis en train d’écrire quelque chose. Le chat s’était lové en boule contre le ventre du loup, en toute confiance et complicité. Un rayon de soleil passait par la fenêtre jusqu’au visage de l’homme. Quand il leva la tête, Brunhild vit des yeux d’un marron profond, qui la regardaient sans crainte ni animosité ni surprise.
« Je savais que tu viendrais. » L’homme parlait calmement, d’une voix grave et aussi profonde que la couleur de ses iris. Elle inspirait la sécurité.
Il se leva et dévoila ainsi son visage entier à la lumière du jour.
« Deus ! »
Brunhild était stupéfaite. Elle n’avait plus eu de nouvelles de l’alchimiste depuis bien longtemps et avait finit par penser qu’il était soit mort soit installé quelque part de l’autre côté de la Terre.
« Cela faisait longtemps hein ?, dit-il en esquissant un sourire.
- Je vois que tu n’as pas changé. Toujours aussi mystérieux jusque dans ton apparence !
- Oui. Je reste magicien ! »
Ils se regardèrent un moment, essayant de deviner ce qui dans le caractère de l’autre aurait évolué depuis ces longues années de séparation.
« Je dois m’excuser pour ton loup, reprit-il finalement. Je ne t’ai pas demandé ton avis car je savais que tu aurais refusé. Mais j’avais absolument besoin de lui.
- Je ne saisi pas comment tu as fait pour qu’il te suive sans broncher, sans même me réveiller pour au moins me prévenir. Tu lui as jeté un sort ?
- Non bien sûr ! Il me connaissait déjà, il avait l’air heureux de me retrouver quand je suis venu le chercher. Et puis je ne t’ai pas demandé ton avis à toi, mais je le lui ai demandé à lui. Il m’a suivi sans que je n’aie à le forcer, il a suffit que je lui explique ma situation. »
Brunhild s’approcha de son loup et lui gratouilla amicalement la tête. Il ferma les yeux et gémit de plaisir, on aurait presque pu dire qu’il ronronnait comme le chat qui rêvait contre ses flancs !
« Je comprends mieux la complainte des arbres, dit-elle, pensive.
- Ecoute, je suis sincèrement navré d’avoir dû agir de la sorte mais je devais rester prudent. Si j’avais signé ma lettre et qu’Ils l’avaient trouvée, tu aurais été égorgée dans ton sommeil avant qu’Ils ne se remettent à ma poursuite. J’avais besoin d’Inuki pour me protéger pendant mes incantations. Je ne peux Les vaincre qu’avec de puissantes incantations qui prennent un minimum de temps à être citées. Et je combattrai Leur chef ce soir.
- Ah si je comprends bien mon Inuki te sert de bouclier ? Ou de chair à pâté peut-être ?! Et tu crois vraiment que je vais te laisser t’en servir comme ça sans rien dire ?! Il n’est pas invincible non plus !
- Calmes-toi ! C’est bien pour cette raison que je ne t’ai pas laissé le choix. Tu ne me l’aurais jamais laissé ! Ou alors tu aurais absolument voulu m’accompagner et ce n’aurait pas forcément été une bonne chose. Une fille comme toi fasse à Eux ce n’est pas franchement ce qu’il y a de mieux.
- Mets ta misogynie en veilleuse tu veux ? Et puis explique-moi un peu qui sont ces « Ils ».
- Je ne le peux pas. Et ce n’est pas par misogynie que tu ne dois pas m’accompagner. Tu sais très bien ce que je pense. »
Brunhild commença alors à perdre patience. Elle tenta donc la carte qui devait le mieux fonctionner :
« Inuki ! Suis-moi, on rentre ! Allez !
- Attends ! C’est vraiment important !
- Alors réponds à mes questions. Je ne te laisserai jamais Inuki, quelle que soit la dose de confiance que je mets en toi, tant que je n’aurais pas connaissance des risques qu’il encourt !
- Bon… Ils viennent d’un autre espace et d’un autre temps. Une de mes expériences a ouvert une brèche spatio-temporelle. Ce sont de puissants guerriers magiciens qui ont immédiatement senti la faille et sont passés à travers. Il semblerait qu’Ils soient des Destructeurs.
- Des Destructeurs… Combien ? »
Deus devint tout à coup bien plus timide que mystérieux :
« Eh bien euh… une vingtaine… ?
- Rien que ça ! Et à part te courir après, qu’ont-Ils fait jusqu’à présent ?
- Rien de très important. Pour le moment. Mais j’ai failli y laisser ma peau plus d’une fois ! Ils n’y vont pas de main morte !
- Je suppose qu’ils veulent t’éliminer pour t’empêcher de les renvoyer dans leur monde… »

Brunhild s’assit et but un peu d’eau. Elle avait besoin de mettre de l’ordre dans ses idées. Elle ne voulait pas laisser Inuki et Deus seuls fasse à cette vingtaine de mercenaires sans pitié, bien qu’elle ne doutait pas des capacités de ses amis et de la force de Deus.
« Pourrais-tu me dire la raison exacte de l’indésirable de ma présence je te prie ?
- Eh bien ils n’ont pas fait grand-chose mais… il semblerait qu’ils apprécient beaucoup les femmes, répondit-il d’une voix hésitante. Ils se nourrissent d’elles.
- Bien. Donc je viens.
- PARDON ?!
- Tu as tes incantations, ton bouclier, il ne te manque qu’une seule chose : une diversion. J’ai tout autant intérêt que toi à les détruire ou les renvoyer dans leur monde avant qu’ils ne s’énervent. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, ils ne vont pas rester bien longtemps sans détruire, ils vont s’occuper de tout ce qu’ils trouveront sur leur chemin en te cherchant, et je ne tiens pas à ce que des forêts entières soient décimées. Tu as besoin d’Inuki ce soir ? ça tombe bien, moi aussi ! Tu en as besoin pour te protéger des Destructeurs ? J’en ai besoin pour attaquer les Destructeurs. Soit tu marches, soit tu te débrouille absolument seul. »
Deus la fixa longuement. Il la connaissait depuis longtemps maintenant, et même s’il ne l’avait plus vue depuis quelques années, il suffisait de la regarder pour se rendre compte qu’elle était toujours aussi têtue. Elle ne lâcherait pas.
« Bien. J’accepte. »
Il n’avait pas répondu sur un ton résigné mais décidé. Tout compte fait, cette nouvelle semblait l’encourager.

. La « punition » de Deus pour avoir enlevé Inuki était donc d’accepter la collaboration de Brunhild pour cette bataille. Il se doutait qu’elle ne lui aurait jamais laissé son loup, et même si sa contribution serait très certainement utile, il aurait tout de même préféré qu’elle ne le retrouvât que le lendemain. Même si Brunhild constituait une aide, elle devenait en même temps une personne à laquelle faire attention. Il n’aurait donc plus seulement Inuki à protéger si besoin était, mais elle aussi. Ce qui faisait deux fois plus de chances pour qu’il ait à interrompre son incantation pour envoyer une décharge ou l’une de ses attaques physiques favorites sur les Destructeurs. Pourtant cela lui faisait aussi deux fois plus de chances de ne pas avoir à interrompre son incantation, même s’il devait redoubler de vigilance. Ce qui était certain, c’est qu’il ne pouvait se passer des pouvoirs d’Inuki pour le protéger. Donc la décision était facile à prendre, en plus de l’insistance que marquait Brunhild.
La demie-elfe quant à elle ne ressentait pas vraiment de crainte. Elle connaissait bien la valeur combattive, autant pour sa magie que pour ses attaques physiques, de Deus. De plus, elle avait un pouvoir d’union très particulière avec Inuki, qui ne se déclenchait qu’en cas d’extrême danger pour l’un ou pour l’autre. Elle ne l’avait jamais vécu, mais savait en quoi cela consistait. Elle en connaissait aussi le risque majeur. Mais de toute manière elle comptait avant tout sur les dons de son côté elfique pour esquiver les diverses attaques que les Destructeurs lanceraient contre elle. Son mur de feu permettra en même temps de soutenir Inuki dans son action de protection de Deus. Il n’y avait aucune raison que cela se passe mal.

. Les quatre compagnons (auriez-vous oublié le chat ?) passèrent leur après-midi dans cette cabane. Brunhild et Deus esquissaient un plan, prévoyant plusieurs hypothèses, tout en sachant très bien que beaucoup d’autres scenarii étaient possibles. Ils ne s’arrêtèrent donc pas sur une stratégie particulière, il était impossible d’anticiper les actes des Destructeurs.
Le soleil commença à décliner doucement alors que les deux amis renouaient des discussions comme si aucune de ces années ne s’était écoulée. Ils continuèrent afin de se détendre et de créer un lien qui leur permettrait d’être synchronisés au mieux le moment venu. Le simple fait de discuter de la sorte engendrait une sorte de fusion entre leurs esprits, ils n’auraient ainsi pas besoin de communiquer entre eux pour savoir quand l’un doit agir ni comment il doit le faire. Ce discernement des pensées de l’autre constituerait leur meilleure arme.

La nuit tombée, ils sortirent et traversèrent quelques champs dans la direction opposée à celle de la ville. Quand Deus estima qu’ils étaient assez loin pour éviter les dégradations dues aux attaques perdues, il traça dans le vide un pentacle complexe du bout des doigts. Il le dessinait autour d’eux, et l’envoya d’un geste brusque se ficher dans la terre en s’étendant sur toute l’aire du champ. Son but était de minimiser les pertes, comme un bouclier. Il ne pouvait pas toutes les stopper, mais chacune d’elles serait au moins freinée, raccourcissant la distance qu’elles pourraient parcourir. Il avait aussi la capacité de ralentir la sortie de tout être y pénétrant après sa création. Deus y avait ajouté des propriétés alchimiques, qui causeraient des dommages à tout être maléfique touchant la périphérie du pentacle. Le champ d’action des Destructeurs serait donc plus efficacement diminué.

. Le combat dura jusqu’au petit matin. Les Destructeurs étaient très exactement vingt-deux. Tout du moins avant le combat. Les trois compatriotes avaient réussi à n’en tuer que quelques-uns : ces êtres sont dotés d’une puissance difficilement égalable. Cependant Deus réussit à renvoyer tous les autres dans leur monde d’origine, il avait acquit lors de ses années d’absence une notoriété indéniable dans ses capacités magiques et alchimiques.
La bataille fut éprouvante. Les trois amis furent blessés plus ou moins grièvement chacun. Deus dut donc plusieurs fois interrompre son incantation pour les soigner, sous peine de combat entièrement vain. Toutefois les Dieux estimèrent que le danger n’était pas foncièrement mortel puisque le pouvoir du Dragon ne se déclencha pas et qu’Inuki garda constamment sa forme connue de tous. Brunhild en était rassurée, non pas spécialement car cela signifiait qu’ils pouvaient vaincre sans l’aide de ce puissant pouvoir, mais surtout car elle a ainsi évité de perdre son plus fidèle compagnon.
. Cependant, une importante attaque le blessa profondément et il n’en aurait pas survécu si Deus n’avait pas constamment gardé un œil sur lui et commencé à le soigner avant-même que l’attaque ne soit terminée. C’était une double attaque particulièrement dangereuse qui consistait en une accumulation de coups rapides, précis et particulièrement puissants à l’arme blanche, avec en prime une attaque magique ayant globalement les mêmes propriétés que l’attaque physique. Ces deux attaques simultanées visaient toutes deux un point particulier, afin d’avoir une meilleure certitude de détruire l’endroit atteint. Bien évidemment, le Destructeur avait choisi un point tout à fait stratégique : il visa l’estomac de l’animal, et voulu ainsi provoquer une hémorragie interne qui aggraverait encore son attaque. Le loup serait effectivement mort juste à la fin de l’attaque s’il n’avait pas été pris en charge par Deus avant.
. Brunhild, témoin de la scène, n’avait pu aller au secours de son compagnon car elle était elle-même grandement menacée par ses propres adversaires. L’un des Destructeurs s’acharnant sur Inuki avec son attaque spéciale, tous les autres se partageaient entre Brunhild et Deus. Ils avaient donc à gérer 20 ennemis simultanément : par bonheur l’un d’eux avait été décimé quelques minutes auparavant. La demie-elfe aussi essuya de belles blessures. Elles étaient moins graves que celle d’Inuki mais plus nombreuses, et Brunhild, plus frêle, était bien moins résistante que son familier face à ces attaques. De plus, Inuki disposait aussi d’un bouclier naturel qui le protégeait somme toute assez bien des attaques qui blessaient tant la demoiselle. Du fait de son sang elfique, Brunhild résistait généralement sans trop de difficulté aux attaques magiques. Mais cela la rendait en contre partie plus fragile aux attaques physiques, malus que ses qualités d’humaine ne parvenaient à compenser correctement. Voyant les importants dommages que les armes provoquaient sur elle, Deus invoqua un bouclier adapté. Cela lui prit peu de temps, bien que chaque seconde fut d’une importance capitale, et il y gagnerait ensuite pour effectuer son incantation, n’ayant plus besoin de la soigner aussi souvent. Une fois protégée par le bouclier Brunhild pouvait gérer ses ennemis plus efficacement, mais ses nombreuses blessures l’avaient toutefois affaiblie.
Ainsi elle ne put se concentrer que sur ses ennemis et ne pouvait pas réellement partir au secours d’Inuki ou de Deus si besoin était. Ceci ne l’empêcha toutefois pas d’être féroce face aux Destructeurs qui s’attaquaient à elle et elle utilisait son agilité avec brio, fendant l’air pour esquiver les attaques tout en assenant de grands coups d’épée à ses adversaires. Elle n’utilisa ses pouvoirs que lorsque les ennemis étaient assez disséminés pour que son geste touche aussi ceux qui s’en prenaient à Inuki et Deus. Elle offrait ainsi une seconde de répit à son compagnon-bouclier, mais ces opportunités furent rares.
. Deus pu cependant lui en être reconnaissant, les attaques de feu de Brunhild lui permettaient chaque fois d’être sûr de pouvoir continuer son travail durant toute la durée de l’effet de ses Pluies de Flammes. Même si ces dernières étaient de faible puissance, elles avaient l’utilité de cibler les ennemis les plus potentiellement dangereux et puis surtout Brunhild pouvait s’en servir plusieurs fois, à contrario de ses deux attaques majeures qui lui coûtaient trop cher en magie. C’est d’ailleurs grâce à l’une d’elles que Deus pu terminer de justesse son incantation au lever du jour.
Mais avant de pouvoir la terminer il avait toutefois dû s’interrompre et la recommencer plusieurs fois, car Inuki était un « bouclier » hors-pair et Brunhild savait attirer les ennemis sur elle, mais 22 Destructeurs à la fois, ça fait tout de même beaucoup pour deux protagonistes alors qu’il y en a un troisième qui fait une cible parfaite. Alors il avait fallu que lui aussi s’y mette. Les Yoko-Geri, qui sont des attaques de côté, furent les plus nombreux cette nuit-là. Deus ne se déplaçant pas, les Destructeurs pensaient que l’attaquer par les côtés ou par l’arrière seraient les meilleures solutions. Mais c’était sans compter sur ses grandes capacités de concentration et de perception des mouvements. La seule attaque qu’il n’effectua absolument pas fut Mae-Geri, car il s’agissait d’une technique basée le face à face. Il évitait autant que possible de se retrouver exactement face à ses adversaires, car cela aurait eu le même effet que s’il s’était amusé à tenter de les saisir : ç’aurait été s’offrir à l’ennemi !
L’un de ses Ushiro-Geri, attaque par l’arrière, fut une véritable œuvre d’art. Il percuta l’adversaire avec tant de force qu’il en assomma un autre avec le premier, et déstabilisa un troisième qui s’en prenait à Inuki. Bien qu’il ne se soit pas donné aux Destructeurs comme un fruit, il était limité dans ses déplacements et fut de ce fait lui aussi blessé à plusieurs reprises. Il se soigna donc au même titre que ses compagnons et finit par décider de se protéger lui aussi d’un bouclier. Mais ce fut tout de même grâce à lui que trois des Destructeurs furent tués, un autre ayant été la victime de Brunhild et un cinquième celle d’Inuki.

Il faut cependant noter que les cinq Destructeurs morts n’ont pas été tués grâce à une quelconque technique ou quoi que ce soit de stratégique ou recherché : ce sont leurs propres erreurs qui leur ont été fatales. Sans cela, ils n’auraient pas été touchés, puisque la plupart des attaques les ayant tués étaient en fait des attaques perdues.
Avec ce bilan, Brunhild et Deus se retrouvèrent quelque peu découragés. Ils n’auraient finalement jamais pu les vaincre sans l’aide de leurs ennemis. Ce qui est somme toute relativement paradoxal.

. Le calme revenu, ils retournèrent tous trois, boitillants, vers la petite cabane. Ils ne souhaitaient qu’une seule chose : dormir. Ils entrèrent donc et s’affalèrent mollement et lourdement sur les paillasses de fortune. Ils dormirent là toute la journée. Les trois amis pouvaient ainsi en profiter pour récupérer un peu de leurs blessures. Ila avaient tous trois un doux sourire affiché sur le visage, signe qu’ils étaient tout de même bien contents d’avoir fait leur travail correctement, mais aussi que leurs retrouvailles annonçaient la perspective de belles aventures, et si possible mouvementées.

WoW. Chouette texte !

Merci ^^ J'avais peur qu'il soit un peu trop superficiel, surtout pour le combat. Comme tu peux le voir, je n'ai rien décrit en fait. Tous les éclairs et les vols de personnages et tout et tout que j'avais imaginé, si je m'étais mise à les décrire j'y serais encore...

C'est un problème qu'on a tous, je pense.
On a tous du mal à décrire les combats et les scènes d'actions.

Allez un peu d'entrainement et paf ! On se retrouve avec une section : Situations en images !

Sympa ton texte Brunhild. Puis c'est original de voir le combat raconté après coup par bribes, en conservant seulement les scènes "spéciales".

Ouf! L'effet voulu est réussi donc ^^